mercredi 4 février 2009

Quel est l’effet de groupe sur la « connerie » ?

Voilà une réflexion qui me vient … La « connerie », on désigne ici tout ce qui nous fait dire à longueur de journée « mais qu’est ce qu’ils sont cons … ». Ca peut concerner tout type de groupe, les supporters, les flics, les badauds, les skieurs, etc etc.
Ma réflexion du jour porte sur l’effet de groupe sur une bande de cons. Et en fait, en y réfléchissant bien, cet effet est subtil, et il peut parfois faire le « catalyseur » de la connerie, et donc l’augmenter, ou au contraire la diminuer, la filtrer, l’atténuer (c’est malheureusement beaucoup plus rare…).

Pour illustrer cette idée, je vais aborder deux situations que j’ai connues. Je préviens tout de suite, les groupes de « cons » abordés sont les « élites », les professionnels de la connerie. Je fais partie de ces groupes part des goûts personnels qui me font apprécier d’une part le magnifique sport qu’est le football (je parle du sport, pas des pratiquants ni des amateurs) et d’autre part, d’une activité que peu de gens comprennent (par manque de connaissance) à savoir la chasse (la aussi, je parle de l’activité, pas de ses pratiquants).
Donc voilà le décor, d’un côté un stade de foot, des supporters et des joueurs de foot. De l’autre, un village de montagne, ses habitants, ses chasseurs…

Dans le stade, on voit l’effet catalyseur que peut avoir le groupe. La plupart des supporters ne sont pas des gens particulièrement con, ni méchant. Si on les côtoie dans la vie courante, ils sont peut être même intéressants. Mais au stade, au milieu d’une foule, dans le bruit, dans l’agitation et le monde, quelqu’un de bien peut se retrouver à hurler des énormités, des injures, qui effraient les pauvres gosses présents dans le stade. Il faut avoir vu le visage stupéfait d’un gamin regardant un adulte péter les plombs pour un match de foot pour comprendre à quel point ça me pèse de voir ça… Ceci dit, les gens vraiment corrects évitent ce genre de comportement mais il faut admettre que la foule (plusieurs milliers pour un stade) fait ressortir le côté animal qui devait faire la gloire des arènes romaines.
Vous pouvez me rétorquer que c’est une foule dont on parle, c’est au-delà du groupe. Et c’est vrai, donc je peux rajouter à cela, en restant dans le foot, mon expérience d’éducateur. J’ai vu des parents charmants, devenir infects autour du terrain, au milieu d’autres parents. Le groupe peut parfois créer une ébullition intellectuelle, faire sortir le meilleur de chacun. Mais il faut admettre que c’est plutôt l’inverse la plupart du temps.

Et pour la chasse alors ? C’est là que l’on va voir que le groupe peut être un inhibeur de connerie. Les chasseurs sont de ma propre expérience à 80% des cons tel que les écolos les décrivent. C'est-à-dire que leur but numéro un est de tuer, pas de s’intégrer dans un espace naturel … La chasse que je pratique : chasse au chamois. Comment cela se passe t’il pour la gestion cynégétique ?
Chaque association de chasse a un « plan de chasse » c'est-à-dire un certain nombre d’animaux de certains types à tuer sur certaines zones. Exemple : un tour de chasse dans la zone B tel jour, le chasseur devra trouver un chamois d’un certain âge et d’un certain sexe. Ceci a pour but de réguler les populations (ça marche puisque les populations croissent).
Le souci est que les plans de chasse sont faits pour plusieurs années sur la base d’un comptage effectué par les chasseurs sous autorité des gardes forestiers, hors entre temps la situation peut changer. Pour nous, dans mon village, il apparaissait évident qu’un massif avait beaucoup moins de chamois que prévu (les raisons sont diverses) et je prônais donc un réajustement du plan de chasse. Je militais donc auprès des autres chasseurs. Et là, j’ai constaté que pris en groupe, tout le monde était d’accord, c’était évident ! Il fallait réduire le nombre de chamois à tuer puisque tout le monde avait constaté qu’il y en avait moins. J’étais donc satisfait de voir qu’ils n’étaient pas si cons. Erreur… En groupe ils étaient d’accord, et je pense même qu’ils le pensaient. Mais une fois en chasse, seuls, au milieu de la montagne, là ils ne pouvaient s’empêcher de redevenir cons, et donc de tuer leur chamois sachant qu’il n’y en avait pas assez… Leur approbation sur le fait de moins tuer n’était pas je pense une simple façade pour donner bonne figure aux autres. D’ailleurs quel intérêt ? Puisque de toute façon au final on sait toujours ce qu’on fait les uns et les autres (en effet, chaque chamois tué est bagué donc on voit bien si la bague est utilisée ou non d’ailleurs notre équipe avait fermé ses bagues avant chasse).

Ces histoires de foot, de chasse, sont simplement des exemples de ce que j’ai pu observer.
Le problème qui se pose est que l’individu a la capacité d’être con à tout moment. Au sein d’un groupe ou tout seul.
Chacun doit recevoir une dose de connerie à la naissance. Après il doit lutter pour soit la diminuer, soit se laisser aller et la cultiver…
Comme on dit on est toujours le con de quelqu’un mais il me semble qu’il y a quand même une idée de « connerie générale », sur laquelle tout le monde ou presque est d’accord et qui semble pourtant, et ce depuis la nuit des temps, toujours fin

1 commentaire:

Propriétaire a dit…

La chasse et le foot... On peut dire que tu aimes les défis toi !
Ceci dit, cela me parait être des "groupes tests" tout à fait bien choisis piur étudier la connerie !