Vie privée et internet

Discrètement, ça chauffe par ici, par là, on boycotte la CNIL.
La SCPP (Société civile des producteurs phonographiques) semble passer le grand braquet. On peut le comprendre, l'échange illégal de fichiers numériques n'a jamais été aussi important sur Internet.
Ce qui m'effraie, c'est qu'on tend de plus en plus vers un espionnage de l'Internet et un fichage systématique des individus. Tout le monde connaît la puissance du numérique et avec quelle facilité technique nous pourrions être (sommes) tous sur écoute lorsque nous sommes derrière nos claviers.
A ce propos, dans les articles précédemment cités concernant la condamnation des deux internautes, le Conseil d'Etat à décidé que la SCPP n'était pas dans l'obligation d'avoir une autorisation de la CNIL pour remonter jusqu'à leur identité (on parle pourtant de données personnelles ...). Récemment le Conseil d'Etat à accepte la mise en place de plusieurs fichiers de recherche et de constatation de contrefaçons sur internet. En clair, les Majors pourront constituer en tout légalité des liste des personnes qu'elles auront identifié sur Internet mettant à disposition des copies illégales. La CNIL s'incline mais dénonce toutefois une collecte massive de données :

«La Commission nationale de l’informatique et des libertés prend acte de la décision du Conseil d’Etat annulant son refus d’autoriser des fichiers permettant à la SACEM, la SDRM, la SPPF et la SCPP :
- de rechercher et constater la mise à disposition illégale d’œuvres musicales sur les réseaux d’échanges de fichiers dénommés "peer to peer" ;
- d’envoyer des messages de prévention aux internautes mettant à disposition des œuvres musicales sur ces réseaux.
La CNIL avait considéré que ces traitements n’étaient pas proportionnés car ils aboutissaient à une collecte massive de données et pouvaient permettre la surveillance exhaustive et continue des réseaux d’échanges de fichiers. »

Faut pas se voiler la face, on risque d'être de plus en plus espionné sur Internet et on l'est déjà beaucoup plus qu'on le pense. Prenons le cas Google par exemple. Premier moteur de recherche en France (un des pays ou sa part est la plus importante !). Google multiplie les services, avec gmail, google News, news reader, picassa, analytics, calendar, etc... La liste est longue ...
J'entendais l'autre fois dans un reportage « Google knows more about you than you know about Google ». C'est parfaitement ça, imaginez la quantité d'information que Google peut tirer de tout ce qu'il connait sur l'utilisateur lambda, de plus en plus accroc à ses services... Et si l'on ajoute à ça le récent rachat de Doubleclick, on a des raisons de s'inquiéter quand à la confidentialité des données personnelles.